Ce que je m’apprête à écrire est complètement horrible. 

Mais comme mon blogue me permet d’être 100% transparente et vulnérable, j’ai décidé de vous faire part de quelque chose qui m’habite depuis plusieurs années déjà.

Si vous avez lu mes articles où je raconte mon diagnostic de diabète de type 1, vous savez que j’ai été diagnostiquée en novembre 2017, à l’âge de 25 ans. 

À ce moment-là, je perdais du poids à vue d’oeil, j’avais les joues creuses et mon corps était malade

Aujourd’hui, j’ai bien évidemment repris tout le poids que j’avais perdu… mais plus encore. Par contre, mon corps est en bien meilleur état. Oui, je suis encore diabétique et je le serai toute ma vie: le diabète de type 1 est une maladie chronique. Par contre, comme je contrôle bien mieux ma maladie, mon corps se porte vraiment mieux.

Mais au-delà de mon corps, il y a mon cerveau. Et mon cerveau a de la difficulté à accepter que j’aie pris autant de poids dans les dernières années. Mon cerveau me joue des tours et s’amuse à me torturer à coups de photos Instagram de moi en 2017. Évidemment, la partie rationnelle de moi ne voudrait jamais retrouver ce corps malade de 2017. Mais mon côté très rêveur, lui, me fait croire que je préfère le corps que j’avais à cette époque. 

C’est horrible, je vous avais prévenu. Je suis totalement consciente que je devrais être remplie de gratitude pour le corps «en santé» que j’ai maintenant. Mais il y a certaines pensées que j’ai encore de la difficulté à contrôler et une partie de moi ne veut pas comprendre ça. 

J’ajouterais qu’au-delà de la prise de poids, mon corps a changé de d’autres façons… Avec le diagnostic sont venues de multiples injections d’insuline quotidiennes. Tous les jours, une aiguille perce ma peau au moins à 4 reprises. Ça aussi, ça laisse des marques. Mon ventre, mes bras et mes cuisses sont toujours parsemés d’ecchymoses. 

Ces «bleus», j’aimerais tellement les accepter. J’aimerais dire qu’ils racontent mon histoire, qu’ils témoignent d’un certain contrôle de ma maladie. Mais la réalité, c’est qu’ils sont dérangeants. Je ressens toujours le besoin de les justifier, de les camoufler. 

Et ça, c’est sans compter la déformation de certaines parties de mon corps qui ont reçu beaucoup trop d’injections à répétition. Parce que ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les ecchymoses sont des marques à court terme. Mais j’ai aussi des marques à plus longs termes qui m’agacent vraiment. Les creux et les bosses au niveau de la peau (lipodystrophie) ne se remarquent pas d’un simple coup d’oeil rapide, mais de mon côté, je les remarque chaque fois que j’entre dans la douche, chaque fois que je m’habille, chaque fois que ces marques provoquent une petite douleur…

Je ne vous raconte pas ça pour attirer de la sympathie. Je vous raconte mon petit drame en sachant très bien qu’il ne représente pas grand chose, que vous rencontrez peut-être vous-mêmes des drames bien plus importants. 

Si je vous parle de mon corps avec toute cette vulnérabilité, c’est pour vous partager encore plus d’informations sur le diabète de type 1, à votre demande, mais aussi pour vous partager des pans de ma vie avec transparence. J’aime véhiculer un message positif sur les médias sociaux, mais la dernière chose que je veux, c’est de vous laisser croire que je vis dans un monde de licornes. 

En fait, la vérité, c’est que je vis dans un monde de licornes, mais certaines de mes licornes ont des petites faiblesses de temps en temps et c’est correct. 

J’espère que vous prenez soin de vos licornes, vous aussi, mais surtout, j’espère que vous prenez le temps de soigner celles qui se portent moins bien, même si c’est un travail difficile et parfois de longue haleine.