Je suis le genre de personne un peu intense qui s’attache très fort à des lieux. 

Mais pas n’importe lesquels. 

Je peux clairement dire que des endroits où j’ai passé de nombreux moments me laissent de glace. Mais je peux aussi affirmer avec tout mon coeur que certains endroits dans lesquels je me suis trouvée seulement pour une courte période m’ont fait sentir profondément bien. Et quand je dis «profondément bien», vous pouvez lire: «tellement bien que ces endroits m’habitent littéralement». Parce que, pour moi, c’est ça qui fait qu’on se sent chez soi: quand un lieu nous habite, et non quand on y habite. La nuance est majeure et fait la distinction entre une expérience bof et une expérience marquante et mémorable.

Parmi les lieux où je me suis toujours sentie «like at home», il y a la maison de mes parents, l’appartement que j’habite depuis presque 6 ans, le chalet du père de mon amie Kim, le bord du fleuve à Kamouraska, un Airbnb absolument incroyable à La Macaza (je vous raconterai, un jour!), un chalet loué avec ma belle-famille, la maison dans laquelle mon grand-père a habité toute ma jeunesse jusqu’au début de ma vie d’adulte…

Et pourtant, parmi les endroits qui me laissent de glace, il y a des endroits dans lesquels j’ai habité pendant une certaine période comme ma chambre de résidence à Sherbrooke, mon premier appartement à Rouyn-Noranda, de nombreux Airbnb à travers la province… 

Je le répète, mais ces exemples illustrent parfaitement mon propos: là où on se sent bien, ce n’est pas nécessairement là où on habite, mais là où le lieu nous habite. 

Et comme je suis obsédée par ce feeling et que j’aime rendre mes expériences dans différents lieux bien spéciales, je me suis mise à analyser le tout. Qu’est-ce qui fait que je me suis sentie si bien en passant 5 jours à La Macaza et si mal en habitant un an en résidence à Sherbrooke?

Mon analyse très scientifique (not) m’a permis de soulever quelques points qui, à mon avis, sont la clé pour se sentir chez soi un peu n’importe où. Et la beauté de la chose, c’est que nous n’avons pas besoin de TOUS ces éléments pour nous sentir bien… Mais plus on peut en cocher sur la liste, mieux c’est! 

  • S’entourer de personnes avec qui la vie est douce. Y a aucune phrase qui m’a plus marqué que celle chantée par Alexandre Poulin: «Quand t’es là, c’est chez nous partout». Souvent, ce sont des personnes qui font déjà partie de notre garde rapprochée, nos ancres. Mais d’autres fois, ce sont de nouvelles rencontres qui rendent l’expérience particulièrement douce (je salue Marie et Gaétan à La Macaza!).

 

  • S’établir des repères. Pour moi, ces repères se manifestent souvent sous forme de petits rituels, des petites habitudes qui me suivent partout. Parfois, c’est de conserver la même routine matinale qu’au quotidien, là où j’habite à temps plein. Parfois, c’est de conserver mon rituel pré-dodo. Et d’autres fois, c’est surtout d’avoir près de moi des objets qui ont un sens particulier, que ce soit mon journal, un chandail de mon amoureux, une photo qui me ramène à un souvenir bien précis, une playlist de musique qui joue régulièrement à la maison…  

 

  • Avoir une ouverture sur le monde et un mindset d’adaptation. Se sentir chez soi sans être chez soi, ça ne se fait pas naturellement. On ne peut pas se berner soi-même. Je crois que c’est important d’avoir conscience qu’une certaine adaptation est nécessaire quand on se pose dans un nouveau lieu. Et je crois sincèrement que d’avoir cette prise de conscience permet automatiquement de s’ouvrir sur l’environnement dans lequel on se trouve… et d’y puiser quelque chose qui fait du bien!

 

  • Choisir un environnement dans lequel on se sent à notre meilleur. Tous les endroits dans lesquels je me sens bien sont des endroits qui ont un certain cachet, que ce soit parce qu’ils sont dans la nature ou parce qu’ils portent une histoire, une âme. Ça explique très bien pourquoi, malgré tous mes efforts, je ne me suis jamais sentie vraiment chez moi dans mon premier appartement à Rouyn-Noranda, même si j’y ai travaillé fort. Cet appartement situé sur l’avenue la plus passante de la ville n’avait aucun cachet et ne me permettait pas d’avoir l’espace physique et mental pour me déposer réellement. Par contre, pour d’autres personnes, cet espace effervescent peut avoir quelque chose de très stimulant et motivant. D’où l’importance de trouver notre propre type d’environnement.

 

  • Se laisser aller, lâcher prise. Un environnement qui ne nous est pas familier entraîne souvent l’inconfort qui, lui, entraîne une certaine retenue. Mais la prochaine fois que vous vous trouvez dans un lieu qui n’est pas votre demeure principale, libérez-vous de cette retenue. Imprégnez-vous de l’endroit. Explorez-le. Attardez-vous aux petits éléments qui vous font sourire. Et lâchez prise. C’est là que la magie va opérer!

 

  • Garder en tête que votre véritable maison est à l’intérieur de vous. Ce qui fait que vous vous sentez bien dans un endroit, ça part bien plus souvent de vous que d’éléments extérieurs. Si vous arrivez à être bien à l’intérieur de vous, vous aurez simplement l’impression de trimballer votre maison partout où vous irez.

En combinant quelques-uns de ces éléments (tant mieux si vous arrivez à tous les combiner!), je suis pas mal convaincue que n’importe quel endroit vous fera sentir bien… Et c’est comme ça que vous pourrez vous ouvrir à de nouvelles expériences, de nouvelles aventures tout en les savourant au maximum.