Au primaire, l’une des caractéristiques qui venaient en tête de la plupart de mes enseignantes lorsqu’il était question de moi, c’était ma timidité. On entend souvent que certaines personnes aimeraient se fondre dans les murs tellement elles sont timides… Eh bien je peux t’assurer que c’est un feeling 100% vrai. Jusqu’à mes 15 ans, j’étais tellement timide que je préférais ne pas exister aux yeux de la plupart des gens. «Mélissa qui ?». Peu de gens se souvenaient de moi et plusieurs ignoraient mon existence. Et je me sentais TELLEMENT bien là-dedans. Mais à un certain moment, c’est devenu problématique: j’avais une peur incroyable de prendre le téléphone, je n’exprimais pratiquement jamais mes émotions, j’angoissais à un niveau supérieur lorsque je devais faire un exposé oral… Bien que j’aimais savoir que l’attention n’était pas portée sur moi, je trouvais très handicapant de savoir que ma timitidé était si intense qu’elle m’empêchait de vivre une vie normale. C’est d’ailleurs parce que je sais que plusieurs ont vécu, et vivent encore, cette situation que j’ai décidé de partager ici mon histoire d’ancienne timide maladive.

En secondaire 3, j’ai décidé que c’était assez. J’ai décidé que mes rêves créatifs d’artiste devaient voir le jour et que je n’allais plus laisser la timidité me dicter ce que je «pouvais» faire et ce que je ne «pouvais» pas faire. Je me suis donc inscrite aux cours de théâtre offerts par le centre culturel de ma ville. Pas pire move, hen ?

Évidemment, lorsque tu es timide comme je l’étais, s’inscrire à un cours de théâtre est un pas INCROYABLE… Mais ce n’est pas tout ! Ce n’est pas parce que j’étais inscrite à ce cours que ma timidité était disparue, au contraire. Après seulement quelques cours, je me sentais encore plus timide qu’avant. Avec le recul, je comprends que c’était une immense sortie de zone de confort pour la jeune ado que j’étais, mais à l’époque, je ne comprenais pas ce qui se passait, je croyais sincèrement que mon cerveau n’était pas «normal». J’ai perçu cette montée de timidité comme un signe que ça faisait partie de moi et que je ne pouvais pas me battre contre cette facette de ma personnalité.

Heureusement, mes parents ont toujours tenu à ce que je termine ce que je commençais… Donc j’ai dû terminer la session de théâtre, où j’ai finalement réussi à sortir un peu de ma carapace. Ma plus grande angoisse ? Le spectacle de fin de session. J’allais jouer pour la première fois devant une cinquantaine de personnes inconnues et j’angoissais comme jamais… Jusqu’à ce que je fasse le spectacle, que je réalise que je n’étais pas morte… Et que j’avais même eu beaucoup de plaisir. Encore sur l’adrénaline de ma représentation, j’ai demandé de poursuivre les cours de théâtre pour la session suivante.

Ces cours ont été extrêmement challengeant pour moi, mais j’ai eu de gros talks avec moi-même, dans ma tête, et avec mes parents, qui étaient tellement fiers de me voir m’épanouir et ne plus laisser la timidité m’écraser.

D’ailleurs, à la fin de mon secondaire, quand mon amie Annie m’a demandé de jouer dans la pièce de théâtre qu’elle avait écrite, j’ai tout de suite accepté. C’était un projet de plus grande envergure que mes projets passés, mais j’avais envie de relever le défi. Ça a d’ailleurs été pour moi LE moment où j’ai réellement eu l’impression d’avoir gagné mon combat.

Bien sûr, je demeure une personne introvertie et c’est encore difficile pour moi de me sentir à l’aise rapidement avec des inconnus… Mais tout le cheminement que j’ai fait et les défis que je me suis lancés m’ont réellement permis d’avoir une qualité de vie que je n’arrivais même à imaginer au début de mon adolescence. Et quand je feel un peu tout croche, j’aime me remémorer d’où je viens, le chemin parcouru… Et je regarde cette photo, de LA pièce de théâtre qui a été la plus significative pour moi, et je me souviens pourquoi j’ai voulu mener ce combat !